HOME

[FORMATION] Jean Michel Vandamme réclame de la patience


Manager général du centre de formation, de retour au club depuis un an à la demande d'Olivier Letang, Jean-Michel Vandamme était invité ce lundi au micro de Tribune Nord, une émission de France Bleu Nord animée par le dynamique Sylvain Charley. Il a parlé naturellement de la formation, de ses regrets, de ses espoirs , de sa méthode.

 

Jean-Michel Vandamme réclame de la patience...

« La formation, c'est un processus très long », explique le manager général du centre de formation. « C'est un minimum de trois ans au centre de formation. Avant l'arrivée au centre, il y a la préformation et l'école de foot. Cela fait un cursus de dix ans.

Il y a quatre possibilités de signer un contrat. Il y a d'abord l'accord de non sollicitation (ANS) puis le contrat aspirant vers 15 ans, le contrat stagiaire et le contrat pro. Aujourd'hui, il faut signer vite un joueur (dès 16-17 ans) sinon il part. Cela implique beaucoup d'investissement sans beaucoup de retour immédiat. »

Mais fait aussi des promesses...

« La volonté du club est de rester un club fort, jouer l'Europe tous les ans et garder nos jeunes. L'objectif d'Olivier Létang est d'avoir, avant cinq ans, six joueurs du centre dans le groupe pro. » D'ailleurs, il espère en voir déjà un ou deux dans un an. 

On peut penser à Joffrey BAZIE, Carlos BALEBA, Leny YORO, José BICA devant quant à lui être prêté. Et bien sûr à Lucas CHEVALIER.

L'exemple Lucas CHEVALIER ...

« Lucas Chevalier, c’est l’exemple même de ce que doit avoir en tête un joueur qui veut réussir au LOSC. Dans son message, il dit tout. Il dit qu’il a bossé, qu’il est prêt, qu’il a envie, qu’il se sent fort mais qu’il respecte ce que le club proposera. C'est le coach, le président qui vont décider avec lui. »

Les regrets Yohan CABAYE ou Rocco ASCONE...

Jean-Michel Vandamme a, comme beaucoup, la nostalgie du doublé d'il y a dix ans. « 50% de l'effectif du doublé était formé au club », se rappelle-t-il. Il y avait notamment un certain Yohan CABAYE

« J'aurai voulu en faire le Steven GERRARD du LOSC. Cela a été un crève-coeur de le voir partir. Il y avait l'ambition, les choix de carrière. »

L'autre regret, c'est le départ de Rocco ASCONE

« la question est de savoir pourquoi il ne jouait pas au LOSC et pourquoi il ne joue pas au Danemark. Je pense que Rocco est un merveilleux joueur, qui a du talent et qui peut très bien faire une carrière. Mais je pense que dans sa formation, on a raté des étapes au niveau de son développement personnel : le développement physique, le développement mental, de la culture qui pouvait lui être donné par rapport à son merveilleux pied. »

Pour éviter de nouveaux cas "Ascone", Jean Michel VANDAMME a proposé une nouvelle approche de la formation.

Les principes de la méthode VANDAMME

-> Le football, c'est un métier qui s'apprend...

« Le football, c'est un métier qui s'apprend. Et apprendre, c'est performer. Il faut remettre les valeurs du club au centre du projet. Les jeunes doivent venir avant tout pour apprendre un métier et ne pas commencer à vouloir prendre de l'argent.

Cela ne me dérange pas qu'un joueur soit vendu. mais je veux qu'il performe jusqu'à 22-23 ans avant de partir.

Le souci est que des agents sont encore calqués sur l'ancien modèle (le trading cher au duo Lopez-Campos ndlr). On voit parfois des primes à la signature jusqu'à 100 000 euros et de gros salaires. On tombe dans le ridicule. Je veux bien qu’on récompense les joueurs mais en fonction de son développement personnel. Sinon, on le met dans une maturité financière alors qu’intellectuellement et dans son projet de développement, il est loin d’être à niveau. C’est une erreur gravissime. Le football est un métier qui s'apprend. »

-> L'individualisation de la formation au service de l'intelligence collective...

« Il faut d'abord évaluer les plus et les moins de chaque joueur. Chacun passe dans ce que j'appelle le scanner.  On définit ses objectifs personnels, son développement individuel et collectif. Cela permet de définir une ligne de temps. Et on peut dire, il sera prêt dans x années. »

Au niveau du travail, « il y a une partie de développement personnel quand ils arrivent puis vient la partie collective, l'entraînement. Et l'après-midi, ils travaillent en fonction du poste qu'ils occupent. On s'occupe de l'individu. Les joueurs, la famille sont contents. On a des retours plus que positifs. »

Pour réussir, « le mental est très important, plus que l'habileté technique. C'est ce qui fait la différence. »

 

« La volonté du club est de redevenir une place forte pour le développement des jeunes de la région. On veut mettre en avant une relation de confiance avec la famille, le jeune, son environnement ses éducateurs. »

 

INTERVIEW FRANCE BLEUNORD